Pourquoi tout le monde s’obstine à absolument ‘bien’ vieillir ?

Vieillir, oui. Mais à condition de bien vieillir. À la croisée du bien-être et de l’acceptation de soi, le well aging s’impose en force, avec une promesse simple mais puissante : vivre pleinement chaque étape de la vie.

Fini l’obsession de la jeunesse éternelle. L’idée de 'bien vieillir' est désormais bien plus importante. Ici, on parle de profiter des années qui passent avec sagesse, authenticité et style. En cosmétique, dans le bien-être, et sur nos réseaux sociaux préférés, le well aging est partout. Mais pourquoi cette quête est-elle devenue l’objectif de tant d’entre nous ? On vous explique.

Depuis des décennies, notre société semble tout faire pour effacer les signes de l’âge. Dans les magazines, on ne voit que des femmes jeunes. Les acteurs et chanteurs ne sont en couple qu’avec des femmes plus jeunes. Nos téléphones nous proposent sans cesse des filtres pour lisser la moindre ride. Et au travail, passé la cinquantaine, on a vite l’impression de ne plus servir à rien. Bref, l’âgisme est omniprésent dans notre société. Alors pour lutter contre ça, on s’obstine à se tartiner de crèmes aux promesses en tout genre et on n’hésite pas à débourser des centaines voire milliers d’euros dans des soins de médecine esthétique.

Le well aging s’impose donc comme une tendance à contre-courant - qui fait le plus grand bien.  L’objectif n’est plus de masquer les années qui passent, mais de les vivre pleinement, et en bonne santé, un peu à l’image de célébrités comme Jennifer Lopez ou Keanu Reeves, qui semblent vieillir comme le bon vin sans jamais vraiment prétendre qu’ils n’évoluent pas.

Ce mouvement encourageant à 'bien vieillir' est clairement une réponse aux injonctions passées. Plutôt que d’entretenir la peur des premières rides, le well aging nous rappelle qu’une vie épanouie ne se résume pas à un teint lisse. Au contraire, il s’agit d’un équilibre entre corps et esprit, où les habitudes de vie saines, comme une bonne alimentation et des exercices adaptés, prennent le pas sur le combat contre le temps.

Avec le well aging, il n’est plus du tout question d’esthétisme. Ce mouvement incite plutôt à vivre en pleine santé, en mettant l’accent sur la vitalité physique et mentale et en plaçant le bien-être au cœur de ses préoccupations. Normalement, il est relativement facile de prendre le temps de le faire une fois que les enfants - pour ceux qui en ont - ont grandi, ou bien que l’on est arrivé à la retraite.

Méditation, routines de sport, alimentation équilibrée, sommeil réparateur… Les astuces que l’on peut découvrir sur les réseaux sociaux sont nombreuses. Ça rejoint clairement les tendances plus profondes du self-care et du bien-être, qui se veulent de plus en plus accessibles à tous. Vieillir devient alors synonyme de qualité de vie et de soins naturels.

À l’inverse du anti-aging, qui sous-entend une lutte contre le vieillissement, le well aging célèbre chaque étape de la vie en y trouvant un épanouissement nouveau. Ce mouvement attire aussi une génération qui recherche du sens et du naturel, privilégiant les produits qui respectent le corps et l’environnement.

Le well-aging, ou l’art de vieillir "bien", semble vouloir nous libérer de l'obsession de la jeunesse à tout prix. Pourtant, à force de voir sur Instagram des vidéos qui prônent le sport quotidien, la méditation et une alimentation irréprochable, cette tendance finit par nous imposer, elle aussi, une forme de pression.  Il y a de quoi culpabiliser si l'on n'arrive pas à ses objectifs.

Comme toutes les trends qui émergent sur les réseaux sociaux dans le but de lutter contre les injonctions, elles y participent. À la manière du mouvement body positivism, qui encourage l’acceptation de soi en toutes circonstances, le well-aging nous incite à embrasser nos rides, même si la société n’a pas forcément évolué à ce niveau.

Dans les médias, les peaux lisses et sans une ride dominent encore, même pour les personnes de plus de 50 ans, créant un écart entre ce qui est prôné et ce qui est vécu. Les contenus sur Instagram valorisent cette approche du bien vieillir, tandis que les filtres nous rappellent en quelques secondes à quel point on est mieux sans. On reste bieeeen loin d’une réalité inclusive, où chacun vieillit à son rythme, sans culpabiliser.

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