Entre exubérance et audace, la Fashion Week de New York a cassé tous les codes de la beauté
La Fashion Week de New York 2025 a livré son verdict : cette année, la beauté est tout sauf timide. Entre maquillage maximaliste, coiffures sculpturales et manucures délirantes, les tendances qui se dégagent des podiums sont une véritable claque à la sobriété.
Écrit par Camille Croizé le

Chaque année, la Fashion Weekde New York est le laboratoire des tendances à venir. Mais cette saison, le mot d’ordre était clair : fini le minimalisme, place à l’exubérance. On dirait bien que la beauté s’est offert un bain de maximalisme, et franchement, on ne va pas s’en plaindre. Entre les fards ultra pigmentés, les coiffures tout droit sorties d’un film de science-fiction et les manucures qui en font des caisses, les podiums ont décrété la fin des demi-mesures. Mais au-delà de la simple tendance esthétique, ces choix racontent aussi quelque chose de notre époque. Retour sur ces statements beauté qui n’ont laissé personne indifférent.
Lèvres et joues incendiaires : la revanche de l’excès
Le dogme "soit les yeux, soit la bouche" est mort et enterré, et ça fait du bien. Chez Alice and Olivia et Melke, les mannequins affichaient des lèvres rouge incendiaires assorties à des joues rosées, sculptées comme si elles venaient de faire un sprint de 10 km (of course, elles n’avaient pas couru un mètre). Ce retour du blush appuyé, combiné à des lèvres ultra pigmentées, fait écho à l’esthétique des années 80 et 2000, époques où le maquillage était synonyme de confiance et de plaisir. Après des années de "no makeup makeup", le public semble avoir envie de couleurs qui claquent et de looks qui s’assument. Un rejet de la fadeur ? Peut-être. En tout cas, on valide.
Smoky eyes XXL : la revanche du grunge
Qui aurait cru qu’en 2025, on aurait envie de ressembler à une réincarnation de Kate Moss post-after party ? Et pourtant, c’est exactement le mood du moment. Chez Anna Sui, les mannequins sont arrivés les yeux charbonnés, comme si elles venaient de passer la nuit à danser dans un club underground de Brooklyn. Ce n’est pas un hasard si le smoky eye revient en force : avec la nostalgie des années 90 et l’ascension du mouvement "indie sleaze", le maquillage faussement désordonné reprend ses droits.Julia Fox et Gabbriette en ont fait leur signature, preuve qu’il y a un vrai rejet des esthétiques trop lisses et formatées. Le message ? La beauté, c’est aussi oser le désordre.
La beauté hybride : entre féerie et punk
Le défilé Christian Dior Spring-Summer 2025 incarne à la perfection l’alliance de l’imaginaire et de la rébellion. Entre l’influence d’Alice au pays des merveilles et celle de la contre-culture punk, Dior prouve que la beauté de demain réside dans une fusion audacieuse de références. Les joues rosées, les sourcils effleurés de plumes et les mohawks"romantiques", rappellent l’idée d’un monde où le rêve et la rébellion se rencontrent pour créer une esthétique hybride et intemporelle.
Le blush, ici porté bas sur les pommettes pour un effet naturel mais affirmé, et les sourcils dramatiquement laminés viennent compléter une vision qui, bien que s’inspirant de l’histoire, semble toujours en constante évolution. Cette tendance montre que la beauté, tout comme la mode, se nourrit d’influences variées pour mieux casser les codes et offrir une vision nouvelle du glamour.
Cheveux sculpturaux : entre cyberpunk et futur baroque
Les coiffeurs ont-ils fait un stage en architecture avant la Fashion Week ? On peut se poser la question. Chez Christian Siriano, les cheveux étaient lissés et sculptés en formes serpentines, tandis que Christopher John Rogers proposait des franges aux angles ultra-précis dignes d’une œuvre cubiste. Sergio Hudson, lui, a misé sur des ondulations ultra graphiques rappelant les années 20, version futuriste. Ce n’est pas la première fois que la mode et la beauté flirtent avec la science-fiction : à chaque période d’incertitude, on voit surgir des coiffures inspirées du cyberpunk, comme si le futur se mêlait au passé dans un esthétisme baroque revisité. Une manière de répondre à une époque qui ne sait plus trop où elle va ? Possible.
Manucures bijoux : l’ornementation jusqu’au bout des ongles
Minimalistes, les ongles de la Fashion Week ? Pas du tout. Chez Alice and Olivia, les manucures chromées étaient surmontées de pierres précieuses, tandis que chez Meruert Tolegen, on a vu des ongles bordeaux soulignés de perles. On est loin du vernis nude classique qui régnait en maître ces dernières années. Ce retour de l’ornementation évoque directement l’esthétique Y2K, où chaque ongle était une œuvre d’art miniature. L’engouement pour les nails art ultra détaillés montre aussi à quel point la beauté est devenue un terrain d’expression personnelle : quand chaque détail compte, autant que ce soit avec panache.
La Fashion Week de New York 2025 a été une déclaration d’amour au maximalisme et à l’audace. Exit les tendances trop sages, cette saison est un manifeste pour une beauté qui se voit, qui s’affirme, qui ne craint plus d’en faire trop. De la réémergence du grunge à la mani-pièce d’art, ces looks disent une chose : le "less is more" a fait son temps. Et si l’exubérance était la nouvelle forme de liberté ?