Depuis quand Cop.Copine est redevenue une marque tendance ?

Il y a des come-back qu'on n’attendait pas, comme celui de cette marque, très "années 2000", ultraprisée de la GenZ.

Écrit par Juliette Gour le

C'est étrange cette façon qu'on a d'associer certaines marques à certaines situations. Pour toute une génération, Chipie est une marque qui sent bon la rentrée des classes de CE1, avec un cartable et un stylo-plume tout neuf. Idem pour la mode, il y a des marques qui sont indossociables de notre enfance / adolescence, comme Cop.Copine par exemple, qui est associée à vague souvenir de samedi après-midi dans la galerie marchande du Auchan du coin ou du petit centre-ville d'une ville de province. On a évidemment bavé devant les vitrines de la marque étant gamine, mais l'engouement nous est vite passé et on ne pensait d'ailleurs jamais entendre à nouveau parler de cette enseigne qui, après 37 ans d'existence, a définitivement fermé ses portes en 2023.

Comme beaucoup d'autres enseignes françaises, la concurrence étant devenue trop rude face à la fast fashion et aux géants chinois, impossible de faire le poids. Outre la difficulté de proposer des prix compétitifs sur un marché saturé, la marque s'est heurtée à un autre problème, celui du renouvellement des collections. Si Cop.Copine était une marque innovante dans les années 2000, elle à se renouveler, jusqu'à devenir complètement has been. Mais comble de l'improbable, on dirait que la jeune génération regrette cette marque et soit en quête de LA pièce Cop.Copine parfaite dans toutes les fripes de France et de Navarre. Dingue non ? 

Des haul TikTok sur les plus belles pièces de la griffe et réactions de propriétaires de fripes

Il suffit de taper Cop.Copine dans la barre de recherche TikTok pour se rendre compte qu'il y a effectivement un phénomène. Sur la plateforme, on voit de plus en plus de vidéos de jeunes femmes exhibant fièrement leurs pièces fraîchement chinées : sweatshirt gris, sac qui se transforme en top, pantalons indies taille basse... On a l'impression de voir les looks de notre prof de français de 5eB (en 2007), mais ça semble plaire aux cools kids.

Les fripiers ont aussi remarqué une explosion des ventes de la marque dans leurs boutiques. @Bradley.kch, basé à Montbrison, en a même fait une vidéo. S'il n'a pas l'air de connaître la marque plus que de raison, les jeunes modeux eux, savent très bien ce qu'ils achètent. Les pièces - souvent très conceptuelles - ne sont revendues que quelques euros dans les fripes et il serait évidemment dommage de ne pas en profiter. 

Les Anglaises sont toutes crazy about Cop.Copine

L'engouement n'est pas exclusivement français, les anglaises aussi semblent complètement obsédées par la marque. Une autre propriétaire de fripe à Marseille a d'ailleurs dénoncé les acheteuses britanniques qui viennent négocier les prix en France pour ensuite les revendre sur Depop - le Vinted britannique.

Effectivement, lorsque l'on fait une recherche sur le site, on s'aperçoit rapidement que les pièces se négocient à prix d'or. Comptez 60€ pour un top et 120€ pour une robe.

Mais pourquoi la Gen Z et les Alpha sont obsédés par les années 2000 ?

On peut comprendre l'euphorie autour de cette marque par l'identité marquée très "années 2000" des pièces. La décennie étant à la mode, il n'y a rien de très étonnant à voir des hordes de fashionistas partir à la recherche de LA pièce qui fera la différence. Mais lorsque l'on dézoome un peu, on peut aussi se demander pourquoi ces deux générations sont obsédées par tout ce que les millenials ont connu. Réhabilitation des appareils photos compacts, le retour des écouteurs filaires, les tailles basses avec le string qui dépasse...Cop.Copine n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

Et si, finalement, ces générations qui aiment tant regarder les millennials de haut, ne leur vouaient pas un culte ? En reprenant les codes des enfants de la fin du millénaire, les nouveaux cool kids nous offrent un air de déjà-vu qui laisse entendre qu'ils regrettent cette époque (qu'ils n'ont pas réellement connue) où on n’avait pas tous Internet sur nos téléphones et où il fallait attendre le week-end pour avoir les SMS illimités. C'est à croire que la génération du "tout, tout de suite" est blasée de cette immédiateté et qu'elle fantasme sur cette époque où tout était plus long mais où on avait le temps de profiter des choses. 

Finalement, les années 2000, c'est un peu les années 80 des kid's de la fin du siècle et ça fait un peu mal que l'admettre que les trentenaires sont en train de devenir vintages. Cools, trendy, mais vintage (comme les meubles en formica).

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