Saga de l’été, épisode 5 : On s’est rencontré à Los Angeles, on a conclu à Tokyo

Tout l'été, nous vous avons proposé, chaque semaine, une histoire inédite dans notre newsletter. Ces histoires, un poil cocasses, un poil spicy, étaient idéales pour nous accompagner sur notre transat pendant nos cessions bronzette. Mais maintenant que l'été est fini, on a décidé de vous les servir sur un plateau pour toutes celles et ceux qui auraient raté l'info. Petit rattrapage de ce que vous avez raté cet été !

Écrit par Juliette Gour le

Je n’aurais jamais imaginé vivre une histoire de conte de fées moderne, et pourtant, ça m’est bel et bien arrivé. Je n’ai jamais réellement été adepte des applications de rencontres. Je les ai toujours trouvées impersonnelles. Cette idée de « supermarché du cul » ne m’a jamais intéressée. J’ai toujours préféré les rencontres IRL, celles qui se font au coin d’un zinc, ou ces rencontres inattendues que l’on fait dans une soirée qui, sur le papier, était tout sauf exaltante.

Il y a quelques mois, alors que j’étais à nouveau fraîchement célibataire, on m’a demandé de faire un business trip aux États-Unis. Pas franchement fan du pays de l’Oncle Sam, je me suis pourtant retrouvée dans un avion, direction Los Angeles, pour un voyage de quelques jours. Arrivée sur place, passablement déboussolée par le jet-lag, j’avais l’impression de ne plus être moi-même. C’est comme si, une fois à 9000 km de la maison, je me retrouvais face à mes problèmes. Ces quelques jours sur la côte ouest ponctués par des réunions interminables et des meetings incessants ont eu un réel impact sur ma santé mentale. Je ne trouvais plus de sens à ma vie et me demandais finalement ce que je faisais là, dans ce pays qui m’avait toujours paru inhospitalier et qui ne m’avait jamais fait rêver.

Je marchais en regardant mes pieds. Chacun de mes déplacements était dédié à une remise en question. J’avais passé la majeure partie de ce voyage à réfléchir et à me demander quelle direction devrait prendre ma vie pour aller mieux.

Le problème, c’est que lorsque l’on regarde ses pieds, on ne sait jamais vers quoi on avance et ce qui devait arriver arriva : un soir, en rentrant à mon hôtel, je suis rentrée dans quelqu’un. Confuse, j’ai levé les yeux pour m’excuser et mon monde s’est arrêté. Au moment où mon regard a croisé celui de cet homme, j’en ai oublié comment je m’appelais et si j’étais réellement vivante.

Je me suis sentie rougir et j’ai baragouiné un timide [b]« sorry » avant d’essayer de prendre la fuite. En réponse, je n’ai eu qu’un sourire et c’était le plus beau sourire qu’il m’était donné de voir.

Ce n’est qu’une fois dans l’ascenseur que j’ai pu réfléchir correctement. Qui était cet homme ? Pourquoi est-ce qu’il avait provoqué cet ouragan d’émotions en moi et surtout, comment est-ce que j’allais le retrouver ?

Le lendemain, je me suis pointée dans le lobby de l’hôtel de bonne heure, bien décidée à recroiser cet homme qui semblait être fait pour moi. Si l’opération était plutôt maline, je suis cependant rentrée bredouille. L’homme n’est jamais venu et je me suis épuisée à sursauter chaque fois que j’apercevais un homme en costard 3 pièces.

Mais, malgré cet échec, j’ai décidé de ne pas baisser les bras. Jamais un homme ne m’avait fait cet effet et j’étais bien décidée à le retrouver. Le problème, c’est que j’étais pressée par le temps. Mon avion pour rentrer en France étant le lendemain, il me restait moins de 24 heures pour retrouver l’homme de ma vie.

Une fois ma dernière journée de réunion terminée, je dus me rendre à l’évidence : il me faudrait une chance extraordinaire pour retomber par hasard sur ce bel inconnu. C’est à ce moment-là que j’ai eu un éclair de génie. S’il était bel et bien célibataire, il y avait une chance - même infime - qu’il soit sur l’une des nombreuses applications de rencontres.

En rentrant à mon hôtel, je les ai toutes téléchargées. Toutes, sans aucune exception, et je me suis mise à scroller dans l’espoir de le trouver. Au bout d’une heure, toujours rien. L’heure d’après n’a également rien donné. Au début de la troisième heure, j’ai envisagé d’abandonner quand, comme par magie, il est apparu sur l’écran de mon téléphone. Il était beau. Très beau. Les quelques photos de lui sur son profil ne disaient pas grand-chose de sa personnalité, mais j’avais déjà l’impression de le connaître. J’ai immédiatement swipé à droite, espérant avoir un match. Ce sacro-saint match est arrivé le lendemain matin, sur le trajet à l’aéroport.

Ni une, ni deux, je me suis empressée de lui envoyer un message clair, net et précis.

[b]« Je rentre en France aujourd’hui, mais je tenais à te dire que tu es le plus bel homme qu’il m’ait été donné de croiser dans ma vie ».

On ne pouvait pas faire plus explicite.

La réponse, en revanche, m’a laissé un petit goût amer dans la bouche.

[b]« Haha, merci. Trop dommage que tu rentres en France aujourd’hui ».

Mais, ces messages envoyés à la va-vite ont tout de même marqué le début de ce qui s’apparente le plus à une relation épistolaire. La déception de la réponse a rapidement laissé place à l’excitation de la découverte de l’autre.

Les conversations ont continué même après que mon avion a atterri en France. Elles ont continué pendant des mois et se sont même transformées en appels téléphoniques en plein milieu de la nuit. Cet homme vivant au Japon, le décalage horaire n’était pas franchement en notre faveur. Pourtant on s’est accrochés, et ce, jusqu’à ce que mon travail m’offre l’opportunité de m’envoler pour Tokyo.

Il était là à mon arrivée à l’aéroport. Il m’attendait, un bouquet de fleurs dans une main et son cœur dans l’autre. J’ai enfin pu enlacer, toucher et sentir cet homme à qui je parlais depuis des mois.

Après ça, on ne s’est plus quittés de mon séjour et on ne s’est plus quittés du tout.

Tantôt à distance, tantôt dans le pays de l’un ou de l’autre, on est devenus l’un de ces couples qui passent leur vie dans un avion pour combler les kilomètres qui les séparent, et on adore ça.

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