Comment expliquer le fait que les millennials ont tous l’air si jeune ?

Plus des ados mais pas encore des adultes, les millénials semblent avoir trouvé le secret de la jeunesse éternelle et comptent bien en profiter autant que possible. Mais pourquoi est-ce que les enfants de la fin du millénaire ne semblent pas subir les assauts du temps ?

Écrit par Juliette Gour le

Si les millénials sont souvent montrés du doigt comme la génération "vilain petit canard", celle qui ne fait jamais rien comme tout le monde est qui est moquée par absolument tout le monde sur Internet, une tendance laisse entendre que ces kids de la fin du millénaire n'ont pas tout loupé. Leur plus grande "réussite" ? Ils font extrêmement jeunes. Pour schématiser, les trentenaires ont aujourd'hui l'air d'avoir à peine 25 ans.

Être né dans les années 90, c'est donc finalement la garantie d'avoir toujours l'air 5 (10!) ans plus jeunes. C'est devoir montrer sa carte d'identité pour rentrer en boîte alors que l'on a 29 ans. C'est s'habiller comme un ado en crise alors que la crise d'ado est déjà bien loin... En bref, être un millennial, c'est ne pas faire son âge.

Si le constat a de quoi faire rire, beaucoup d'enfants de la gen Z se demandent aujourd'hui sur TikTok quel est le secret de leurs aînés. Pourquoi est-ce que le temps ne semble pas avoir d'impact sur ces grands enfants un poil stressés et, surtout, pourquoi ce phénomène ne semble toucher que leur génération.

Il existe heureusement de nombreux facteurs qui peuvent expliquer cette tendance et, croyez-le ou non, mais c'est directement lié à leur position d'enfants de la fin du XXe siècle.

Les millénials, des adulescents éternels ?

Pas tout à fait adultes, mais plus réellement des ados non plus. Les millénials semblent être tous touchés par le même phénomène, celui de ne pas vouloir entrer dans la vie "de grand". Une grande majorité des kids de la fin du siècle semble être bloquée dans un entre-deux qui leur permet d'avoir tous les avantages de la vie d'adulte sans les inconvénients. Insouciants, ils cultivent un mindset basé sur la jeunesse éternelle et font entièrement confiance à leur "inner child" (leur enfant intérieur).

Les millénials ne seraient donc qu'une armée de grands enfants, qui continueraient à s'émerveiller devant un animé et qui n'aurait pour seul but de mettre un jour les pieds au Japon (c'est encore plus vrai pour celles et ceux qui ont été biberonnés au Club Do'). Mais finalement, est-ce que le secret de la jeunesse éternelle ne réside pas dans le fait de ne jamais réellement grandir ? Sans parler du syndrome de Peter Pan, les enfants de la fin du millénaire vouent un culte aux hoodies à capuche et refusent de mettre autre chose que des sneakers. Un look un poil "ado en crise", mais qui permet de conserver une image assez juvénile. Cette tendance du look casual au quotidien est en rupture totale avec la génération d'avant qui, à 30 ans, ressemblait à un "véritable adulte", avec le monospace familial et le pantalon à pince en option.

La génération du wellness et du skincare ? 

Les millénials, c'est la génération qui a connu les années 2000 et qui les a vécus de plein fouet. Les années 2000, c'est le début de l'obsession du sport à outrance, les années qui ont vu naître l'âgisme le plus extrême, la décennie qui a connu tous les extrêmes en matière de critères physiques... Si ces années ont laissé une trace indélébile dans notre esprit (comme le culte de la maigreur), elles ont également poussé toute une génération à intégrer l'idée qu'il faut prendre soin de soi et de son apparence. Rien que le fait d'hydrater la peau permet de limiter les signes du temps, ce n'est un secret pour personne.

Le fait de cumuler une hygiène de vie plutôt clean avec une attention particulière portée à l'hydratation de la peau fait manifestement des miracles lorsque l'on compare à la génération précédente. S'ajoutent à ça une légère baisse de la consommation de tabac (en moyenne -10% entre la génération Y et les millénials) et une meilleure considération des questions de santé mentale. Tous ces facteurs mis bout à bout résultent à une génération qui semble ne pas être touchée par les mêmes maux et/ou les mêmes préoccupations que la génération précédente. Résultat, elle a l'air bien moins marquée par le temps.

Des enfants de la crise qui n'ont pas envie de s'encombrer l'esprit

L'environnement sociétal peut également avoir un impact direct sur le mindset d'une génération. Les enfants des 30 glorieuses par exemple ont eu une fâcheuse tendance à profiter de la vie jusqu'à épuisement. À vivre les années hippies, les années où le climat et la crise pétrolière n'étaient pas un sujet central. Pour les millénials, c'est une tout autre histoire.

Enfants nés juste après le gros choc pétrolier de 79, la fin du millénaire n'a été ponctué que de crises et de catastrophes : la récession liée à la guerre du golf, la peur du bug de l'an 2000, la prise de conscience de l'urgence climatique, la fin de la guerre froide... Difficile d'arriver à se projeter sainement dans le futur lorsque son enfance n'a été ponctuée que d'angoisses à échelle mondiales.

Il ne faut donc pas minimiser l'impact que l'environnement a pu avoir pour cette génération, résolument décidée à ne pas vieillir et qui ne veut pas réellement affronter les responsabilités du monde des adultes (et donc des problèmes qui ne feront qu'ajouter plus d'angoisses à leur quotidien).

Une génération qui passe son temps à dormir et qui n'a pas d'enfant

La raison qui revient le plus dans les différentes vidéos que l'on trouve sur les réseaux sociaux pour expliquer la jeunesse éternelle des millénials, c'est simplement le fait de ne pas avoir d'enfants (ou de ne pas les avoir eus jeunes). En 2022, un sondage mené par l'IFOP pour le magazine Elle révélait que 30% des femmes en âge de procréer ne voulaient pas d'enfant. Sauf que cette génération qui est en âge de procréer, c'est celle des millénials. Pour 50% des femmes, un enfant n'est même pas quelque chose d'indispensable à leur épanouissement personnel.

C'est un chiffre historique, qui permet de se rendre compte que cette génération ne semble pas du tout prête à entrer pleinement dans la vie d'adulte et cela leur sied à merveille.

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