35 % des « jeunes » ne connaissent pas la date de la Révolution Française… Et c’est inquiétant
Les lacunes des jeunes Français en matière de mathématique, de langues étrangères ou d'orthographe ne sont plus à démontrer. Mais en histoire, il se pourrait que ce soit le même combat. Voici les résultats d'une étude plus qu'alarmante.
Écrit par Alice Legrand le
Quelle est la date de la Révolution Française ? Qu'est-ce que la Shoah ? Quand a eu lieu la chute du mur de Berlin ?
Même si vous n'avez pas été le plus assidu en cours, vous vous souvenez forcément de ces grandes étapes de l'histoire française. Si toutes ces dates peuvent vous sembler évidentes, ce n'est pas forcément le cas de tout le monde. En particulier pour les jeunes, eux qui ont pourtant récemment étudié cela au lycée.
L'étude, menée par OpinionWay auprès de Français âgés de 16 à 24 ans, a de quoi inquiéter. Il balaye plusieurs critères, comme les dates clés, les notions historiques et aussi la façon dont les jeunes s'informent et se divertissent (livres ou écrans). Chloé Morin, politologue et commanditaire du sondage s'inquiète d'un chiffre en particulier : 43 % des interrogés assurent que l’État français a eu un rôle actif dans l’envoi de Juifs vers les camps de la mort, tandis que 41 % pensent qu’il l’a fait uniquement sous la contrainte des nazis.
18 % des jeunes de 16 à 24 ans n’auraient jamais entendu parler de la Shoah
Dans les chiffres les plus parlants, on constate que 95 % des sondés déclarent avoir connaissance des chambres à gaz (il y a donc 5% qui n'en ont jamais entendu parler), 83 % du statut des juifs de 1940, 74 % de l’affaire Dreyfus et 60 % de la raffle du Vel’d’Hiv.
Concernant la bataille de Vichy, ils voient à peu près ce que c'est mais ils répondent au pif, donnant lieu à des statistiques excentriques. Chloé Morin se demande "comment est-il possible d’enseigner l’antisémitisme à des jeunes qui ne savent pas ce qu’est la Shoah, qui ne comprennent pas la spécificité de ce fait historique ?"
Un rapport compliqué avec l'actualité chez les jeunes
Toujours d'après le sondage, la façon dont les jeunes s'informent contribue à cette mauvaise culture générale. Les réseaux sociaux sont la première source d'information pour 45% des interrogés, loin devant la télévision et la presse écrite.
Beaucoup ne lisent jamais, et parmi ceux-ci, seulement 63% ont entendu parler de la Shoah, contre 86% des jeunes qui lisent au moins trois livres par mois.
Gabriel Attal, le ministre de l'Éducation Nationale, a annoncé une série de réformes sur l'éducation, notamment pour concrétiser le renforcement des savoirs fondamentaux. Cela passe par un redoublement décidé par les enseignants, la création de groupes de niveaux, une épreuve anticipée au bac de mathématique ou encore une réforme du brevet. Cela changera-t'il la donne ?