Vous saviez que l’acide hyaluronique pouvait stimuler votre plaisir sexuel ? 

On pensait avoir tout vu en matière de médecine esthétique, mais c’était sans compter sur l’ingéniosité des médecins et les avancées de la science. La dernière tendance ? Booster son plaisir grâce à une simple injection… Dans un point G. 

Écrit par Juliette Gour le

C’est à croire que toutes les obsessions (ou presque) peuvent être comblées par la médecine esthétique. Si les opérations chez les cool kids ont explosé depuis quelques années (la faute aux filtres Insta), une toute nouvelle lubie se répand dans les hautes sphères féminines. Oubliez les soirées Botox, c’est déjà has been.

La dernière tendance, c’est de venir stimuler son plaisir directement à la source, en s'injectant de l’acide hyaluronique. Selon Alexandre Koutsomanis, chirurgien esthétique à Paris, c’est LE nouveau geste bien-être non invasif qui fait fureur dans son cabinet et en même temps, l’opération est si facile, que les clientes auraient tort de s’en priver.

En moins de 10 minutes, l’affaire est réglée. Pas besoin d’anesthésie générale, il suffit de se retenir de jouer à la bête à deux dos pendant 72 heures et c’est parti pour l’autoroute du kiff.

Booster son point G, mais pour quoi faire ? 

Si tant est que le point G existe réellement, qu’est-ce qui pousse aujourd’hui les femmes à booster leur plaisir avec une petite piqûre ? Pour le docteur Koutsomanis, il y a deux types de clientes : celles qui sont là pour apporter un petit plus à leur vie intime ; “90% des femmes demandent ça pour des raisons de ‘bien-être’ sans réel problème avec leur sexualité”. 

La seconde typologie de cliente est plus triste, car elle concerne les femmes qui ont subi un traumatisme sexuel. Viol, inceste… Autant d’actes violents qui peuvent foutre une vie sexuelle en l’air et toutes les solutions sont bonnes pour essayer de débloquer les choses. 

Cependant, le docteur est très transparent : le point G reste théorique et il y a une grande part de psychologique dans la sexualité. “Cette injection n’est pas magique, mais elle peut donner un coup de pouce (…) Les patientes qui ont eu un blocage suite à un inceste ou un viol viennent avec la curiosité du ‘et si la solution c’était ça’ , on a eu des cas où ça a fonctionné - sans preuve si c’est lié au produit ou à un déclic psychologique."

Cette petite opération de médecine esthétique serait donc finalement un coup de poker. Avant de passer sur la table, on n'a aucune certitude que les choses vont s’améliorer ou non.

Comment ça fonctionne ?

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C’est une petite opération somme toutes assez simple. Le rendez-vous dure moins de 20 minutes. Le docteur vient injecter un produit volumateur pour faire bomber le point G dans la cavité vaginale, ce qui va permettre une stimulation plus importante pendant le rapport sexuel. 

Si ça fonctionne, les effets peuvent durer 6 à 8 mois et on peut renouveler l’opération 2 fois par an. 

Un petit coup de boost donc, qui semble convaincre de plus en plus de femmes. Le geste est évidemment en augmentation croissante, non pas parce que les femmes sont désespérées de prendre leur pied (quoique), mais parce que les bruits de couloir vont vite et qu’il y a de plus en plus de curieuses qui souhaitent rester l’expérience par elles-mêmes. 

Le prix est le même que pour une seringue d’acide hyaluronique et varie entre 450 et 600€.

Réduction des lèvres, augmentation du point G, épilation intégrale… Pourquoi on est si obsédé par le duo vulve/vagin ? 

Cette opération va parfois de pair avec d’autres, comme celle de la réduction des lèvres (vaginales), devenues un complexe pour de nombreuses femmes. Mais comment peut-on en venir à complexer de quelque chose d’aussi intime ? 

Il y a quelques jours, une jeune femme a été bully sur TikTok à cause d’un short trop moulant qui épousait des lèvres jugées “trop marquées”. Est-ce qu’on aurait perdu le sens des réalités en ce qui concerne l’intime ? Certains pointeront le porno du doigt, qui a longtemps mis en scène des femmes parfaitement épilées et parfois opérées pour un vagin plus “photogénique”.

Il est donc essentiel de rappeler que le porno n’est pas la réalité mais bien un cinéma de genre, qui met en scène des acteurs pour projeter une vision fantasmée de la sexualité. Dans la réalité, les vulves sont comme les humains : il y en a de toutes les couleurs et de toutes les formes. 

Pour le docteur Koutsomanis, l’augmentation du point G (qui reste hypothétique) serait intrinsèquement liée à notre recherche de confort ultime : “On se rend compte que les patients et patientes sont de plus en plus curieux en ce qui concerne les pratiques pour améliorer leur vie - sexuelle ou non. Ici, il est évidemment question de plaisir sexuel, qui s’imbrique parfaitement dans une société de consommation qui laisse la part belle au plaisir”.

C’est à se demander si le prochain luxe, ce n’est pas simplement de pouvoir jouir sans effort. 

Évidemment, il y aura toujours des mauvaises langues pour ironiser sur cette fameuse augmentation, essentielle pour que les femmes hétérosexuelles prennent leur pied (puisque beaucoup d'hommes n’arrivent toujours pas à trouver le clitoris). Mais vous nous connaissez, on ne mange pas de ce pain-là chez Herstory… Quoique. 

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