Une soirée de femmes non-mixte ciblée par des mortiers à Paris

Des tirs de mortiers ont transformé une soirée non-mixte à Paris en cauchemar, exposant à nouveau la violence subie par les femmes, même dans des espaces censés être sécurisés. En 2024, alors que les violences faites aux femmes explosent, cette attaque symbolise un besoin urgent de protéger ces lieux de liberté et de garantir un réel droit à la sécurité.

Écrit par Camille Cortot le

Imaginez : une soirée Halloween, des déguisements, des rires, un espace de liberté où l’on vient pour se retrouver entre femmes. Un moment d’échappatoire et de légèreté, loin des regards masculins, dans un environnement qui se veut non seulement inclusif, mais protecteur.

C’était l’objectif de cette soirée non-mixte organisée à Paris le week-end dernier. Pourtant, ce qui devait être une fête s’est transformé en une scène d’horreur : en plein milieu des festivités, des tirs de mortiers d’artifice ont visé ces femmes, créant un moment de panique et de terreur.

Une attaque calculée

Les faits se sont déroulés dans le quartier de la Villette, vers 2 h du matin : depuis l’extérieur, un tir de feu d’artifice jaune a été dirigé vers la terrasse et la porte d’entrée, selon plusieurs témoins cités par Libération . Cette attaque n’a rien d’anodin. Les mortiers ne sont pas des petits pétards inoffensifs, mais bien des outils utilisés habituellement dans des spectacles de feux d’artifice et qui peuvent causer des blessures graves, voire mortelles. Lorsqu’on vise un groupe de femmes avec ce type d’arme, cela dépasse le simple acte de vandalisme : c’est une tentative d’intimidation et de violence extrême. 

Et pourquoi ces tirs ? Parce que des femmes ont osé se rassembler sans hommes. Parce qu’elles cherchaient à créer un espace à elles, un endroit où elles pouvaient se sentir en sécurité. Mais en 2024, cette démarche dérange toujours visiblement. 

Ce besoin de se retrouver entre femmes, d’avoir des moments où l’on peut se sentir bien et en sécurité, semble irriter ceux qui refusent de comprendre ou, pire, qui y voient une menace. Et cette agression est l’expression violente de ce refus d’accepter que les femmes aient droit à des espaces sûrs.

Un manque de sécurité alarmant

Les soirées et espaces non-mixtes ne datent pas d’hier, mais leur existence est encore perçue comme provocante. Pourquoi ? Parce qu’ils remettent en question une certaine norme, une idée selon laquelle les femmes devraient être prêtes à accueillir tous les regards, toutes les présences, même lorsqu’elles n’en veulent pas. C’est pourtant ce besoin de se retrouver entre femmes, sans les contraintes habituelles, qui motive l’organisation de ces espaces.

Cet incident ne fait que mettre en lumière une réalité bien triste : même quand elles cherchent à s’éloigner pour une soirée, les femmes ne sont pas à l’abri.

Un besoin de réaction ferme

Face à ce type d’agression, on pourrait espérer une réaction forte de la part des autorités. Et pourtant, combien de fois a-t-on déjà entendu parler de violences contre des espaces ou des événements réservés aux femmes, sans qu’il n’y ait de suivi ou de mesures concrètes pour assurer leur sécurité ? Cette attaque doit être prise au sérieux, car elle n’est pas isolée. 

En fin de compte, cette attaque au mortier est un rappel brutal de l’enjeu plus large des espaces non-mixtes pour les femmes. C’est une revendication légitime, un besoin réel de sécurité, mais aussi une exigence de pouvoir enfin être libres de circuler, de se retrouver, de faire la fête, sans crainte. Pour que ces lieux restent des safe place, il est urgent que la société reconnaisse leur importance et mette en place des moyens de les protéger.

La violence envers les femmes : un fléau omniprésent

L’attaque au mortier lors de la soirée non-mixte à Paris rappelle cruellement que la violence envers les femmes reste une tragique réalité, marquée par une augmentation alarmante des cas de violences conjugales et de féminicides.

Les derniers rapports montrent que les violences domestiques ne cessent de grimper, révélant une situation de plus en plus inquiétante, où les efforts de prévention peinent à régler ce problème. Des actes de harcèlement dans les rues aux violences psychologiques et physiques dans les foyers, la violence envers les femmes prend des formes multiples.

Cette recrudescence révèle bien plus qu’une série de faits divers isolés ; elle expose un système profondément ancré, une structure de contrôle et de domination qui, malgré les avancées, continue de restreindre la liberté des femmes. En 2024, il est indécent que des femmes soient encore ciblées, effrayées, et intimidées dans des espaces qu’elles cherchent à s’approprier pour leur sécurité.

La réalité est dure à avaler : les violences faites aux femmes explosent et continuent d'être franchement alarmantes. Derrière ces chiffres, il y a des vies, des femmes qui se battent juste pour être en sécurité, même dans des espaces qui leur sont réservés.

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